Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2023-24

Zoom sur Gwendal Moinet 

« La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent »
Albert Einstein

D’où viens-tu Gwendal ?

Je suis né dans le département des Ardennes, une région connue pour deux raisons : son abondance de systèmes naturels et son activité industrielle métallurgique historique. J’ai toujours été bercé par la nature et y ait développé ma passion pour le vivant dans sa globalité.

J’ai d’abord voulu devenir garde forestier, mais j’ai vite compris que je ne pourrais avoir un champ d’action suffisant pour mener des actions impactantes. J’ai donc choisi d’orienter mes études vers les secteurs les plus polluants et j’ai découvert l’impact des industries lourdes, notamment celles des industries du bâtiment et des transformations métallurgiques.

Mon objectif : réconcilier les industries lourdes et l’environnement.

Quel est ton parcours ?

J’ai obtenu un baccalauréat en Sciences Techniques de l’Industrie et du Développement Durable option Architecture et Construction afin d’étudier les sciences du bâtiment et du génie civil. J’ai pu réaliser plusieurs projets en équipe avec pour projet final la rénovation énergétique d’un lycée en cherchant à développer des salles de classe passives, consommant très peu voire pas d’énergie. J’ai acquis des connaissances utiles durant cette formation, mais j’ai choisi par la suite d’orienter mes études vers les industries métallurgiques.

L’industrie de la métallurgie faisant partie des industries lourdes, responsables de 20% des émissions de gaz à effet de serre en France (source Le Plan de Transformation de l’Économie Française, The Shift Project, 2022), il paraît essentiel de mettre en place les actions nécessaires pour l’accompagner dans sa transition écologique.

Par la suite, j’ai obtenu un Brevet de Technicien Supérieur en Traitement des Matériaux, option Traitements Thermiques, dans le but de découvrir les procédés industriels métallurgiques utilisant des quantités d’énergies colossales pour la production de chaleur. Après obtention de ce diplôme, j’ai intégré l’École Supérieure de Fonderie et Forge pour entamer un cycle de formation d’ingénieur en alternance. Ainsi, j’ai pu me spécialiser dans les procédés industriels de mise en forme des métaux, essentiels pour notre avenir malgré leurs impacts écologiques.

Au terme de ce diplôme d’ingénieur, j’ai acquis un solide socle de connaissances scientifiques et techniques, me permettant de pouvoir comprendre et appréhender une problématique d’ordre systémique, en prenant du recul pour analyser des faits sans parti pris. Ce sont des connaissances essentielles pour toucher du doigt de grands concepts comme les limites planétaires ou encore les Analyses de Cycle de Vie (ACV).

La diversité des enseignements reçus m’a permis de comprendre l’ensemble d’une chaîne industrielle, de l’extraction de la matière première à la fin de vie du produit. Cette connaissance du cycle de vie d’un produit me permet de travailler à l’amélioration de cette chaîne, en intégrant le réemploi ou le recyclage de matières existantes pour en éviter l’extraction, mais également en élaborant des produits plus efficients, en appliquant les principes de l’éco-conception, en optimisant des installations et des processus ou encore en réfléchissant à un cycle de vie circulaire pour le produit, remplaçant l’actuel système linéaire et les dégâts environnementaux qu’il implique.

Que retiens-tu de ces années d’alternance ?

J’ai eu l’occasion de mener à bien de nombreux projets, en autonomie mais également au sein d’équipes, en tant qu’ingénieur chef de projet ou en acteur représentant du secteur qualité ou méthodes. Ces différents projets réalisés en groupe de travail interdisciplinaire, m’ont fait comprendre l’importance du travail d’équipe, en associant des profils variés afin de pouvoir appréhender une problématique d’ordre systémique.

Cette méthode de travail m’a également appris l’humilité et le respect des connaissances de chacun, sur des problématiques où un opérateur détenait la solution qu’un ingénieur responsable de secteur n’avait pas forcément.

Une fois diplômé, quel type de missions aimerais-tu mener à bien ?

J’aimerais accompagner le secteur de la fonderie et de la métallurgie dans sa transition énergétique, en mettant en place des pratiques de management de l’environnement et de développement durable (certifications ISO à obtenir par exemple), en travaillant sur la décarbonation des moyens de fusion ou encore en amenant une expertise environnementale sur les points durs d’un site de production métallurgique (bilan carbone, optimisation du suivi et de la gestion des énergies, des déchets…).

A l’avenir, je souhaiterais évoluer dans des organismes publics de conseil ou de recherche, pour contribuer à l’amélioration des politiques publiques à plusieurs échelles (locale, régionale, nationale ou européenne) en amenant une expertise environnementale et accompagner toutes les parties prenantes (entreprises, collectivités…) dans une démarche de transition écologique en implémentant des pratiques durables.