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Portrait d’étudiante MS EEDD parcours IGE 2024-25
Zoom sur Maud Bricout
«Fille d’agriculteurs, j’ai grandi sensibilisée à la dépendance de l’homme aux écosystèmes naturels et à l’impact de son action sur ceux-ci.»
Quel est ton parcours Maud ?
“La réflexion sur l’éthique ayant été au cœur de ma formation littéraire, j’ai une envie profonde de servir l’intérêt général.”
Initiée aux sciences humaines et sociales en classe préparatoire B/L, puis en double licence économie-philosophie, j’ai acquis des bases théoriques solides qui m’aident à appréhender des problèmes sociétaux complexes pour les analyser et tenter de les résoudre. En outre, mon parcours généraliste m’a appris à faire appel et à croiser une diversité de disciplines et d’approches méthodologiques pour tenter de à résoudre un problème.
J’ai gardé en tête « le principe responsabilité » du philosophe Hans Jonas, selon lequel l’immense capacité d’agir, qu’a acquis l’humanité par la technique, l’oblige désormais à assumer les conséquences de ses actions sur les générations futures.
Convaincue que les entreprises doivent s’approprier cette responsabilité afin de créer les solutions nécessaires à la transition de nos économies, j’ai orienté mon parcours vers l’innovation sociale et environnementale.
Mes expériences de stage m’ont fait réaliser l’importance d’acquérir de l’expertise sur les rouages techniques de cette transition écologique. En effet, j’ai pu participer à la construction de bilans carbone, d’analyses de matérialité et de cycle de vie. Outils dont j’ai envie de comprendre les fondements notamment scientifiques et mathématiques. J’ai appris à exercer mon esprit critique afin de trouver les limites d’un sujet, de sans cesse l’interroger pour ne pas se satisfaire de résolutions toujours remises en question par les évolutions et découvertes de notre société.
Pourquoi avoir choisi le MS EEDD parcours IGE ?
Le parcours IGE, à travers son identité ingénieure et son ancienneté, gage d’excellence, me permettra de m’enrichir et également d’acquérir les clés d’analyses scientifiques et stratégiques pour résoudre les défis environnementaux dans leur complexité et leur globalité. C’est aussi une plus-value de pouvoir mener des projets dans un environnement composé d’élèves de tous les horizons qui partagent des valeurs communes. Cette mixité est une source d’inspirations personnelle, professionnelle et l’occasion de faire évoluer une conviction écologique en apprenant de chacun.
Aujourd’hui, quel est ton projet professionnel ?
J’aspire à travailler dans le financement de projets à impact environnemental et/ou social liés aux enjeux du monde agricole qui sont à la fois économiques (détresse des agriculteurs, question du juste-prix), sociaux (lien producteur-consommateurs, manque d’attractivité de la filière) et environnementaux (résilience des modèles, raréfaction des ressources, épuisement des sols).
Le développement de nouveaux modèles de production est nécessaire pour répondre à ces problématiques mêlant de multiples acteurs tout en ayant un fort ancrage territorial. Le parcours IGE des Mines peut m’aider à concrétiser ce projet en m’apportant la dimension ingénieure et le regard scientifique indispensables pour embrasser les problématiques du secteur agricole dans leur ensemble.
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2024-25
Zoom sur Baptiste Thiberge
« Touché de plein fouet par les questions environnementales il y a quelques années, j’ai progressivement acquis une culture générale sur le sujet au fil de mes lectures, discussions et autres écoutes de podcasts. »
Baptiste, quel est ton parcours ?
Je suis aujourd’hui ingénieur en éco-conception. L’une de mes principales missions est de mettre sur pied et déployer des outils et méthodes permettant de mettre en évidence, le plus en amont possible, des compromis permettant de réduire certains impacts environnementaux.
Issu d’une formation généraliste , j’évolue depuis 5 ans dans une industrie par nature hautement interdisciplinaire, à des postes qui le sont particulièrement. Je me suis orienté vers l’aéronautique en choisissant Safran Aircraft Engines (SAE), déterminé à rejoindre une société remplie de défis environnementaux et disposée à les relever. Mes premières années en bureau d’études mécanique ont cependant fini par engendrer de la frustration, car mes missions ne me permettant pas de m’engager de manière très concrète. L’idée de suivre une formation spécialisée préparant à des métiers davantage tournés vers la transition écologique a alors émergé pour la première fois.
Ensuite, j’ai eu la chance d’apprendre la création du récent département écoconception plein d’ambitions au sein de SAE. Il m’a progressivement été permis de mettre un pied dans des activités d’écoconception, pour finalement rejoindre à temps plein la jeune équipe. Virage professionnel réussi ! Au détail près que j’effectue des tâches pour lesquelles mon bagage théorique reste mince. C’est pourquoi l’idée de suivre une formation dédiée, toujours présente, a été partagée avec ma hiérarchie et ma responsable RH.
Pourquoi avoir choisi le MS EEDD parcours IGE ?
“Mes préférences personnelles m’amènent généralement à privilégier une bonne vision globale plutôt qu’une spécialisation dans un domaine très pointu. Cette raison ainsi que la qualité de l’enseignement des Mines ont fait du parcours IGE dispensé par l’ISIGE un choix évident pour moi.”
J’aimerais acquérir les notions permettant de mieux comprendre l’organisation choisie par Safran en réponse aux enjeux du développement durable et de la RSE. De manière plus pragmatique, mon équipe a également unanimement souligné une nécessité urgente de se familiariser avec les cadres réglementaire et normatif auxquels nos produits et nos pratiques doivent ou devront se conformer.
J’ai besoin de mieux appréhender certaines connaissances scientifiques afin de perfectionner ma capacité d’analyse et de proposer des leviers d’action concrète à mettre en place, par exemple sur des sites de production ou lors du développement de nouveaux produits.
Je souhaite revenir aux fondamentaux de l’écoconception, que je connais principalement de façon appliquée à mon domaine, afin de replacer les outils tels que l’ACV au sein d’un panel élargi et d’adopter un regard critique quant à notre manière actuelle de mener nos projets. Enfin, les controverses environnementales et le voyage urbain de fin d’année me semblent être des vecteurs d’ouverture d’esprit importants pour quiconque a l’ambition d’apporter du changement sur des thèmes complexes, médiatisés et sujets à débat comme ceux qui entourent l’aéronautique.
Quel est ton projet professionnel ?
Je veux participer à la conduite du changement pour l’introduction de l’ingénierie environnementale dans des entités complexes comme les directions technique ou industrielle de Safran.
Les motivations de Safran Aircraft Engines pour soutenir mon initiative sont les suivantes : combler certaines difficultés à recruter des personnes formées en environnement, et profiter d’un potentiel de diffusion des compétences acquises au sein du groupe.
La première brique de mon projet professionnel est de poursuivre, au sein de mon poste actuel, le déploiement de l’écoconception chez Safran Aircraft Engines. Le chantier promet de rester passionnant pendant de nombreuses années. A moyen terme, j’aimerais évoluer vers un poste de management ou de pilotage de projet. Ma volonté est de continuer à traiter des problématiques transverses, et je suis très attaché au fait de garder une vue haut niveau dans mes activités.
Les opportunités chez Safran ne manqueront pas, tant le nombre de réflexions qui émergent un peu partout attisent ma curiosité (Bas Carbone au sein de la direction industrielle, achats durables et économie circulaire, projets ciblés des moyens généraux, de la SSE ou de la maintenance industrielle, etc.).
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Portrait d’étudiante MS EEDD parcours IGE 2024-25
Zoom sur Léa Chapagain
« J’aimerais trouver un métier d’ingénieure qui me permette d’agir en faveur de l’environnement, et ainsi concilier mon parcours avec mes valeurs personnelles. »
Quel est ton parcours Léa ?
J’ai obtenu un baccalauréat S qui m’a amené à intégrer une très bonne prépa scientifique en filière PC, où j’ai acquis des connaissances théoriques poussées en physique et en chimie ainsi que beaucoup de rigueur mathématique. J’ai ensuite poursuivi mes études en école d’Ingénieur, à Chimie ParisTech.
La formation d’ingénieur se veut très interdisciplinaire et permet de former des ingénieurs adaptables et agiles.
En plus des enseignements scientifiques dans différents domaines de la chimie, j’avais aussi des cours de management à chaque semestre ; et d’autres modules complémentaires : RSE, introduction à l’économie, énergie et industrie… dispensés en majorité par des intervenants professionnels. Toutes ces disciplines permettent une compréhension fine de beaucoup de domaines d’activité : production d’énergie, traitement des eaux et déchets, procédés industriels, pharmacie et chimie fine, conception des matériaux… et donc d’avoir une approche interdisciplinaire.
Pourquoi avoir choisi le MS EEDD parcours IGE ?
Je cherchais avant tout acquérir plus de connaissances sur l’ingénierie au service de l’environnement, mais aussi améliorer ma compréhension de cet écosystème et des différents métiers de la transition durable.
Je souhaitais avoir une formation académique généraliste et transversale mais également une expérience en entreprise : j’ai fini par trouver le Master Spécialisé EEDD parcours IGE de l’ISIGE Mines Paris-PSL, qui est complètement ce que je recherchais.
Quel est ton projet professionnel ?
Mes premières expériences professionnelles ont été réalisées sur des postes plutôt techniques : stage ouvrier puis stage de recherche en laboratoire; et nécessitaient des connaissances scientifiques approfondies.
Par la suite, j’ai travaillé à la direction HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) d’une entreprise industrielle de taille intermédiaire, avec des usines à l’international. Au cours de cette mission, j’ai pris part aux différents projets de leur politique environnementale, du bilan carbone au suivi du plan de décarbonation, ce qui m’a permis de comprendre beaucoup de notions mais aussi les enjeux concrets de la stratégie environnementale dans l’industrie. Ce que je retiens de cette expérience, c’est que j’ai adoré avoir une approche plus organisationnelle et stratégique de la gestion de l’environnement.
Sur ces projets, j’ai collaboré avec de nombreuses personnes et ainsi découvert la grande variété des métiers lié à la transition durable ; consultant climat, coordinateur RSE, ingénieur R&D, ingénieurs techniques…
Récemment, j’ai rejoint un grand groupe de l’énergie pour mon année d’alternance au sein du mastère IGE. En transverse entre la gestion de projet et la RSE, je contribue au suivi des projets de l’entreprise qui s’inscrivent dans leur stratégie environnementale à l’horizon 2030.
Pour la suite, je voudrais continuer à mettre mes compétences au service de la transition, mais je ne sais pas encore dans quelle type de structure. Dans l’industrie, dans le conseil, sur le terrain, à l’étranger… Tout est encore possible !
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Portrait d’étudiante MS EEDD parcours IGE 2024-25
Zoom sur Louise Bourachot
«Dans un monde en constante évolution, je considère ma génération comme celle du changement. C’est pourquoi, je suis déterminée à jouer un rôle actif et novateur dans cette transition, en apportant des contributions concrètes et innovantes.»
Quel est ton parcours Louise ?
Après l’obtention de mon baccalauréat scientifique, je me suis orientée vers un DUT en physique, où j’ai pu approfondir mes compétences scientifiques et techniques. C’est suite à une classe préparatoire ATS en biologie que j’ai pu intégrer une école d’ingénieurs en agronomie.
Au cours de cette formation, j’ai été confrontée aux défis environnementaux liés à l’agriculture, en particulier lors de ma spécialisation en valorisation des co-produits. Cela m’a apporté une meilleure compréhension des enjeux industriels dans les domaines de l’énergie et du recyclage. Mon engagement pour ce secteur s’est renforcé grâce à plusieurs expériences professionnelles auprès d’acteurs de la valorisation des déchets.
Enfin, une mission de volontariat de quatre mois au Costa Rica, visant à former les acteurs locaux à l’autonomie alimentaire, a développé ma capacité à communiquer efficacement et à vulgariser des informations. Ces compétences sont essentielles pour aborder des problématiques interdisciplinaires.
Quand as-tu commencé à t’engager en faveur de la transition écologique ?
Mon investissement en faveur du développement durable s’est développé au cours de mes études, de mes activités professionnelles et de mes expériences de volontariat.
« Je suis convaincue qu’une approche innovante est essentielle pour promouvoir une gestion plus durable des ressources et contribuer à la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement. »
Pourquoi avoir choisi le MS EEDD parcours IGE ?
Afin de rencontrer des acteurs clés, approfondir mes connaissances et prendre en main les outils de gestion de l’environnement mais également maîtriser des réglementations et enjeux du domaine. Je suis particulièrement intéressée par les interventions menées par des acteurs externes et internes à l’école, qui offrent une vision globale des problématiques.
Par ailleurs, l’expérience humaine au sein d’une classe diversifiée, tant en âge qu’en expertise, constitue une véritable opportunité d’enrichissement mutuel et d’apprentissage de la vulgarisation de l’information. De plus, l’alternance et les projets menés avec des entreprises engagées dans la décarbonation des territoires apportent une dimension concrète et appliquée à la formation.
Enfin, la reconnaissance du programme dans les sphères académique et professionnelle, illustrée par sa première place au classement SMBG 2023, témoigne de sa richesse et de sa grande valeur.
Quel est ton projet professionnel ?
« Améliorer l’impact des entreprises sur les écosystèmes qui les entourent. »
J’aimerais intégrer une entreprise spécialisée en économie circulaire en tant que responsable projet, j’ai pour volonté d’être au cœur des échanges entre les différentes parties prenantes et acteurs spécialisés.
Être responsable projet en tant qu’individu conscient des enjeux climatiques et environnementaux offre l’opportunité de soutenir de manière efficace ces préoccupations.
Cette implication permet d’apporter une vision innovante, notamment dans les contextes où l’intégration du développement durable reste complexe, bien qu’il s’agisse d’un domaine transversal clé, reliant de nombreuses fonctions interdépendantes.
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2022-23
Zoom sur Guillaume Audrain
À tout juste 30 ans, Guillaume Audrain ingénieur mécanique diplômé de Centrale Nantes, compte déjà plus de 9 ans d’expérience dans l’industrie automobile, dont 3 ans passés à l’international, au Mexique et aux États-Unis.
Soucieux de l’avenir de notre planète, Guillaume a opté pour une reconversion en intégrant la promotion 2022/23 du Mastère IGE proposé par l’ISIGE Mines Paris-PSL. Motivé pour relever de nouveaux défis orientés développement durable, Guillaume se positionne dorénavant en tant qu’expert environnement avec un intérêt particulier pour l’éco-conception.
Parallèlement à sa formation, Guillaume mobilise également son temps pour participer régulièrement à des évènements autour des enjeux environnementaux, que ce soit à travers son réseau Les Shifters du Grand Paris autour des sujets énergie-climat ou à travers la Fondation GoodPlanet sur des sujets plus en lien avec le vivant dans sa globalité.
Découvrez son article scientifique, un article original et fouillé, avec à la fois des éléments chiffrés et des réflexions politiques voire philosophiques. La publication de Guillaume évoque avec respect la vision du monde et les modes de vie des peuples d’Amazonie en opposition à une vision anthropocentrée de la société moderne, marquée par la montée de l’Évangélisme au Brésil, pour traiter des impacts environnementaux et des enjeux climatiques.
Guillaume Audrain est un passionné, avec un beau parcours international à son actif, à découvrir à travers son article : https://lnkd.in/eihUPxTY
La colère de Tupã contre le Dieu Blanc, un sujet d’actualité qui résonne avec la promesse de Lula suite à son élection de lutter contre la déforestation (et les inégalités).
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Titouan Palomino, alumni de l’ISIGE, lance son entreprise engagée : Quasimodo, pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Petit-fils d’agriculteur, Titouan Palomino, étudiant du MS EEDD parcours IGE sera diplômé en décembre 2024. Après une année de formation décisive pour son parcours au sein de l’ISIGE Mines Paris-PSL, il a décidé de lancer son entreprise avec deux de ses amis Julien Machuron et Samuel Bigeard : Quasimodo. Une entreprise engagée, à son image, avec de fortes valeurs sociales et environnementales dont l’objectif premier est de soutenir les agriculteurs bio en s’attaquant au fléau du gaspillage alimentaire.
Face aux exigences de plus en plus contraignantes des acteurs de l’agro-industrie qui obligent les agriculteurs à jeter un grand nombre de fruits et légumes qui ne correspondent pas aux normes dès le stade de production, Quasimodo a une double mission : réduire l’empreinte carbone associée à cette surproduction et augmenter les revenus des agriculteurs bio.
Bonjour Titouan, quel est ton parcours et quel est celui des co-fondateurs ?
Mon premier M2, je l’ai obtenu en double-diplôme entre GEM (Grenoble École de Management) et l’IRIS, école de géopolitique. Entre mes deux stages de césure et mes deux alternances, j’ai eu en tout 4 expériences en RSE dans des grandes entreprises, sur des missions de sensibilisation sociétale, de calcul de bilan carbone ou de projets de décarbonation. C’est à GEM que j’ai rencontré les deux autres fondateurs de Quasimodo : Julien y a validé un M2 en stratégie marketing, et Samuel en business international.

En 2023, j’ai décidé de m’engager dans un nouveau cursus scolaire pour me spécialiser sur les sujets RSE. J’avais envie d’approfondir mes connaissances scientifiques sur les questions environnementales, de rentrer dans la technique, la pratique, et de prendre confiance en mes décisions. J’ai donc rejoint le MS EEDD parcours IGE (Ingénierie et Gestion de l’Environnement) des Mines de Paris, et d’un point de vue académique, cela a été la meilleure décision prise au cours de mon parcours de formation.
Quelles ont été les étapes clés jusqu’au lancement de votre entreprise ?
Tout s’est joué en 2020, il y a plus de 4 ans maintenant. Avec Julien et Guillaume, un de nos amis d’école, on a concouru au Hult Prize*, un challenge d’entreprenariat social très réputé. Le thème de l’année était “Food for Good” : il fallait créer une entreprise vertueuse dans le secteur agroalimentaire.
Étape 1 : trouver l’idée
Je suis petit-fils d’agriculteurs et enfant je passais mes week-end et mes vacances chez mes grands-parents dans le Gers. L’idée de s’attaquer au problème du gaspillage alimentaire est donc venue naturellement. Mais nous ne voulions pas devenir des acteurs du système actuel, même en faisant de l’anti-gaspi, car cela équivaudrait d’une certaine manière à faire vivre un modèle non soutenable. Nous voulions être hors système, créer notre propre logique de distribution à la fois proche des besoins des agriculteurs et respectueuse de l’environnement.
Étape 2 : trouver notre place
Nous nous sommes donc penchés sur la question, nous avons lu des rapports, discuté avec des professionnels, et nous avons compris que les exigences irraisonnées des acteurs de l’agro-industrie obligent les agriculteurs à jeter un grand nombre de fruits et légumes dès le stade de production. Trop petits, trop grands, trop biscornus. Et c’est parfois encore pire dans le bio, car les pratiques naturelles ne permettent pas forcément d’anticiper les récoltes, ce qui peut entraîner des sur-stocks.
Étape 3 : construire le projet
Après ce constat, on a tout imaginé très rapidement : la création de partenariats équitables avec les agriculteurs bio, la logistique en circuit-court, en respectant notre volonté de décarboner au maximum notre activité, l’essentiel de Quasimodo était déjà là.
Étape 4 : présenter Quasimodo
Avec cette idée, nous avons passé les quarts de finale du Hult Prize, et nous avons fini seconds aux demi-finales de Brême en Allemagne, ce qui nous a empêché de participer aux finales à New-York. Tant pis pour nous, tant mieux pour nos empreintes carbone.
Étape 5 : faire vivre Quasimodo
Le temps est passé mais l’idée est restée dans nos esprits, tant et si bien qu’en 2024 nous avons décidé de la concrétiser et de nous lancer.
*Le prix Hult met les jeunes au défi de résoudre les problèmes les plus urgents du monde par le biais de l’entrepreneuriat social. Chaque année, une équipe reçoit un financement de 1 million de dollars pour concrétiser son idée.
Quasimodo, concrètement qu’est-ce c’est ? Pourquoi avoir choisi ce secteur en particulier ?
Le concept de Quasimodo est de recevoir des paniers de fruits et légumes toutes les semaines. Nos produits sont bio, locaux, nous avons également un système de sacs consignés pour éviter les déchets. Les produits que nous vous vendons, sont ceux que nos partenaires agriculteurs n’arrivent pas à écouler dans le modèle agroalimentaire actuel, ce sont les fruits et légumes trop petits, trop gros, bossus. On a vraiment à cœur de s’écarter de ces normes, pour un monde agricole plus durable. Nous livrons les paniers à vélo sur Paris.
Quasimodo, c’est une entreprise qui vend des paniers consignés de fruits et légumes bio qui viennent tous d’Ile de France, un circuit court, simple et solidaire. Notre volonté première, c’est d’être au service des agricultrices et agriculteurs qui en ont le plus besoin, celles et ceux qui n’arrivent pas à valoriser toutes leurs productions dans un contexte aujourd’hui tendu.
Les clients de Quasimodo sont abonnés à un service de livraison spécialement fait pour eux : le dernier kilomètre se fait à vélo, et les points relais sont choisis pour être proches de chez eux.
Si cette idée me plaît à ce point, c’est d’abord parce qu’elle me rapproche de mes premières valeurs sociales et environnementales. Mais c’est aussi parce que nos résultats sont palpables, et c’est cet aspect fondamental qui me manquait lorsque je travaillais pour de grandes entreprises.
«Nos agriculteurs partenaires sont très reconnaissants de cette initiative, c’est très gratifiant pour nous de se sentir utile.»
Dans quelle mesure La formation MS EEDD PARCOURS IGE t’a aidé à monter ce projet ?
La formation IGE m’a beaucoup aidé pour monter ce projet. Déjà, elle m’a donné confiance dans mes décisions qui touchent à l’environnement. Quand je dois faire un choix, je sais quantifier les différents scénarios, je sais maintenant justifier mes actions. Et puis j’ai nettement plus d’idées, j’ai eu la chance de pouvoir échanger avec des dizaines et des dizaines d’acteurs du monde privé et public. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, mais j’ai beaucoup plus de clefs en main pour décrypter les différents enjeux environnementaux.
A ne pas sous-estimer, j’ai aussi eu une promo incroyable. Je m’y suis fait des amis brillants et hyper bienveillants. Encore aujourd’hui, à leur échelle, mes camarades de Promo nous aident à mener le projet Quasimodo. Ils font d’ailleurs partie de nos premiers clients. Enfin, j’ai aussi la chance d’être soutenu par l’ISIGE Mines Paris.
Pourquoi lancer une telle entreprise ? Quel est l’enjeu ?
Le gaspillage alimentaire continue d’être un problème majeur, autant d’un point de vue environnemental que social. Chaque année en France, 3 200 000 tonnes de fruits et légumes sont gaspillés au stade de production (Ademe, 2021). Autant de revenus en moins pour les agriculteurs, et autant de pollution émise en plus à cause de la surproduction associée. Samuel, Julien et moi, on est est vraiment animés pour œuvrer à l’inversion de cette tendance.
Personnellement, j’avais aussi envie de m’écarter du schéma classique d’une carrière au sein de grandes entreprises. Quand on est engagé pour l’environnement, on peut souvent se sentir en décalage avec les grands groupes. En créant mon entreprise et en fixant mes règles, je me sens beaucoup plus en phase avec mes valeurs.
C’est d’ailleurs un sujet que j’ai envie de mettre au premier plan avec Quasimodo, en étant le plus transparent possible sur nos pratiques. Si on peut influencer le monde entrepreneurial à notre échelle, on ne s’en privera pas.
Quand est prévu le lancement de votre activité ?
Nos premiers paniers seront livrés le 13 novembre. On a hâte. On a de la chance, beaucoup de personnes nous ont suivis, nous allons pouvoir faire un lancement à large échelle. Pour l’instant, on a un site internet optimisé pour smartphone. Julien a beaucoup travaillé dessus. On apprend, on bricole, cette entreprise c’est aussi l’occasion pour nous de faire de nouvelles choses, de partir de zéro sur certains sujets.
Comment peut-on, à notre tour, vous soutenir et vous encourager dans cette entreprise ?
Vous pouvez vous abonner directement sur notre site, dans l’espace “Commander”. On compte sur vous, sur le bouche à oreille, il y a encore beaucoup de fruits et légumes bio à sauver en Île de France. Les premières semaines, vous pourrez vous régaler avec notre large palette de produits de saison : pommes, citrouille, butternut, pommes de terre, poireaux, radis long et encore d’autres variétés.
D’ici là, je vous félicite par avance pour votre choix de consommation engagé, et vous souhaite un excellent appétit avec nos délicieux fruits et légumes et… monstrueux !
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Le cadre réglementaire de la gestion des déchets ménagers
[TERRAIN : le cadre réglementaire de la gestion des déchets ménagers]
Où atterrissent les déchets des franciliens ? Comment régir ces flux massifs ?
Grâce à Pierre HIRTZBERGER – Directeur général des services techniques du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers et Président de l’Astee – Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement – les étudiants du MS EEDD parcours IGE ont découvert les multiples facettes du cadre réglementaire de la gestion des déchets ménagers.
![e cadre réglementaire de la gestion des déchets ménagers] Où atterrissent les déchets des franciliens ? Comment régir ces flux massifs ?](https://www.isige.minesparis.psl.eu/wp-content/uploads/1-23-1024x1024.jpg)
Après un cours théorique, il ne restait plus qu’à visualiser l’ampleur de ces flux et le travail quotidien des équipes qui les gèrent à travers deux visites :
La première à l’Unité de Valorisation Energétique des Ordures Ménagères d’Isseane dans la Ville d’Issy-les-Moulineaux conduite par Frederic ROUX et Christelle Bompas- Clémenti. Un centre qui peut se targuer d’assurer la combustion de 61 tonnes /heure de déchets. Ici, la chaleur générée par la combustion des déchets permet de produire de la vapeur qui alimente le réseau de chaleur de la CPCU – La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain. Parallèlement, cette chaleur génère également de l’électricité, utilisée pour le fonctionnement du centre et dont le surplus est vendu à EDF.
Plus d’infos ici : https://lnkd.in/eX_ZDqnV
Puis, une seconde visite au centre de tri, d’emballages et papiers de Paris XV conduite par Christelle Bompas- Clémenti et Evelyne Canard, ingénieure à la direction des centres de tri du Syctom. Ici, la chaîne tri et sépare jusqu’à 10 tonnes de déchets par heure par types de matériaux en vue de leur recyclage.
Plus d’infos ici : https://lnkd.in/ePppkMSu
Le saviez-vous ?
– Le Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers, est un acteur public de la gestion des déchets, il gère les déchets de 6 millions de franciliens et innove au quotidien pour transformer les déchets en ressources et optimiser les filières de valorisation.
– Aujourd’hui, le Syctom est un pilier de l’économie circulaire et de la ville durable. C’est une des raisons pour lesquelles il s’engage auprès des collectivités adhérentes et avec l’ensemble des acteurs et agit pour la transition écologique.
📍 Plus d’infos sur : https://lnkd.in/dNjr6Zd
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La Marche du Temps Profond
TERRAIN
Mardi 8 octobre après-midi les étudiant.es du MS EEDD Parcours IGE ont été convié à participer à une Marche du Temps Profond, à deux pas de l’école Mines Paris – PSL, au jardin du Luxembourg.
La Marche du temps profond, késako ?
La Marche du Temps Profond propose une expérience qui donne une vision globale de l’histoire de la Terre et du développement de la vie.
En un parcours de 4,6 km composé d’une vingtaine d’étapes, elle retrace les grands jalons des 4,6 milliards d’années de la vie de notre planète : formation du système solaire, la formation de la Lune, des océans, de l’atmosphère, apparition de la vie unicellulaire puis multicellulaire, tectonique des plaques, extinctions massives et enfin, l’arrivée de notre propre espèce – qui n’arrive que dans les tous derniers centimètres.
Chaque mètre parcouru par les marcheurs représente 1 million d’années de la vie de la Terre.
Quels ont les objectifs de cette expérience ?
– Se connecter à l’histoire de notre planète au travers de ses propres pas, prendre conscience de l’ampleur de son histoire et de l’évolution du vivant
– Changer son regard par rapport au vivant, en ayant notamment un aperçu de l’interconnexion de toute forme de vie
– Prendre conscience que la Terre n’est pas une toile de fond statique et passive sur laquelle les humains résident, mais un ensemble d’acteur·rice·s actif·ve·s complexes et interdépendant·e·s qui ont en elles·eux-mêmes la capacité de changer radicalement la Terre.
Bref, c’est une expérience forte de mise en perspective et de prise de recul.
Un grand merci à Sandrine Laplace et Jérôme Breton pour leur animation rigoureuse et conviviale.
Pour en savoir plus : https://lnkd.in/dzNmQu2T
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2022-23
Zoom sur Gersende Chaffardon
« De plus en plus sensible aux impacts de l’activité humaine sur l’environnement, plus consciente des enjeux, je me sens d’avantage poussée vers un impératif d’action. »
Après un master obtenu à Sciences Po Grenoble en alternance en 2012, Gersende a immédiatement intégré le monde du travail et rejoint RTE Réseau de Transport d’Électricité, le gestionnaire public du réseau de transport d’électricité à l’échelon national. Au cours des dix années suivantes, elle a pu s’investir dans différentes missions tout en suivant ce fil rouge : inscrire les enjeux environnementaux et sociaux de la transition bas-carbone dans ses activités. A ce titre elle a travaillé pendant plus de deux ans sur l’étude prospective « Futurs énergétiques 2050 » de RTE, en se spécialisant sur les enjeux de sobriété énergétique.
En intégrant le mastère IGE de ISIGE Mines Paris-PSL, elle souhaite monter en compétences de manière approfondie dans les domaines du développement durable et de l’ingénierie de l’environnement.
« J’aimerais aujourd’hui que mon projet professionnel et mon action personnelle aient une influence positive sur notre avenir commun et celui de notre planète. Il me tient également à cœur d’être vecteur de changement au sein des collectifs auxquels je prends part »
Désormais acculturée au milieu de l’énergie et en ligne personnelle avec l’action de service public de RTE Réseau de Transport d’Electricité, Gersende aimerait poursuivre sa carrière dans son entreprise. Grâce au mastère IGE elle sera en mesure à court terme de formaliser un projet de recherche portant sur la comptabilité triple capital qui prend en considération la performance économique d’une entreprise mais aussi sa performance sociale et environnementale.
Passionnée d’activités en pleine nature, de trail et de randonnée, Gersende Chaffardon nous propose un article dédié aux territoires montagnards confrontés à l’épreuve du changement climatique à lire ici : https://lnkd.in/ehnPK6FS
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2022-23
Zoom sur Claire Bregeon
« Le monde évolue et je considère ma génération comme celle du changement. Je veux donc moi aussi agir et devenir partie prenante de cette transition de manière concrète et innovante. »
D’où viens-tu Claire ?
En seconde, j’ai suivi une option aéronautique et obtenu mon Brevet d’Initiation à l’Aéronautique. Je voulais devenir pilote d’avion. Je suis donc allée en en classe préparatoire pour acquérir un socle de connaissance scientifique. Arrivée en école d’ingénieur, ce socle de connaissances s’est élargi au travers de ma formation, mais aussi de mes expériences professionnelles et associatives.
Quel a été le déclic pour rejoindre une formation liée à l’environnement ?
Au fil des rencontres, je me suis forgé ma propre définition du métier d’ingénieur. J’ai toujours adoré la nature, c’est au cours d’une randonnée que j’ai pris conscience de l’urgence climatique, j’ai alors réalisé que mon projet professionnel ne pourrait pas se dissocier du domaine de l’environnement.
C’est pourquoi j’ai décidé d’intégrer Toulouse INP-ENSIACET, l’école de la transformation de la matière et de l’énergie, en filière génie industriel. Cela m’a permis d’acquérir des connaissances techniques en procédés ou en thermodynamique mais aussi beaucoup de connaissances transverses comme la gestion de projet ou les ressources humaines.
Pour quelles raisons avoir choisi d’intégrer le mastère IGE ?
– Pour la forme d’apprentissage par projet, qui permet une coopération forte entre étudiants aux profils variés, ce qui facilite l’identification de solutions innovantes, une approche concrète et proche des pratiques du milieu professionnel.
– Pour l’alternance : l’occasion idéale d’appliquer concrètement en entreprise les connaissances acquises. Cette proximité avec le monde professionnel me permet de mieux comprendre comment la transition énergétique s’articule dans le monde de l’entreprise.
– Pour l’expérience humaine : la possibilité de rencontrer des étudiants et des personnes expérimentées en cours de reconversion avec des parcours et des domaines d’expertises différents et variés est une motivation supplémentaire.
– Pour l’approche d’enseignement globale enrichie des dernières avancées scientifiques.
Aujourd’hui, quel est ton projet professionnel ?
Toutes les connaissances acquises me confortent dans ma volonté de travailler dans le domaine de la transition énergétique. Aujourd’hui, je souhaite devenir ingénieure cheffe de projet dans le domaine des énergies renouvelables, une ingénieure responsable, tournée vers l’avenir en adéquation avec mes valeurs.
Également passionnée de sport, Claire nous propose un article dédié : quelles pratiques sportives dans un monde à +2°C ?
À lire ici : https://lnkd.in/ePZ5XJg3