La Marche du Temps Profond

TERRAIN

Mardi 8 octobre après-midi les étudiant.es du MS EEDD Parcours IGE ont été convié à participer à une Marche du Temps Profond, à deux pas de l’école Mines Paris – PSL, au jardin du Luxembourg.

La Marche du temps profond, késako ?
La Marche du Temps Profond propose une expérience qui donne une vision globale de l’histoire de la Terre et du développement de la vie.

En un parcours de 4,6 km composé d’une vingtaine d’étapes, elle retrace les grands jalons des 4,6 milliards d’années de la vie de notre planète : formation du système solaire, la formation de la Lune, des océans, de l’atmosphère, apparition de la vie unicellulaire puis multicellulaire, tectonique des plaques, extinctions massives et enfin, l’arrivée de notre propre espèce – qui n’arrive que dans les tous derniers centimètres.

Chaque mètre parcouru par les marcheurs représente 1 million d’années de la vie de la Terre.

Quels ont les objectifs de cette expérience ?

– Se connecter à l’histoire de notre planète au travers de ses propres pas, prendre conscience de l’ampleur de son histoire et de l’évolution du vivant

– Changer son regard par rapport au vivant, en ayant notamment un aperçu de l’interconnexion de toute forme de vie

– Prendre conscience que la Terre n’est pas une toile de fond statique et passive sur laquelle les humains résident, mais un ensemble d’acteur·rice·s actif·ve·s complexes et interdépendant·e·s qui ont en elles·eux-mêmes la capacité de changer radicalement la Terre.

Bref, c’est une expérience forte de mise en perspective et de prise de recul.

Un grand merci à Sandrine Laplace et Jérôme Breton pour leur animation rigoureuse et conviviale.

Pour en savoir plus : https://lnkd.in/dzNmQu2T

Le projet HERBE

Le projet

(Octobre 2024 – Octobre 2027) Adaptation du développement rural au changement climatique

Équipe de recherche : Thomas Beaussier et Emmanuel Garbolino
Axe 2 de l’ISIGE  : Territoires, organisations et entreprises : écologisation des pratiques
Financeur : ADEME

Résumé

Comment une vallée vosgienne peut produire des aliments, des matériaux, des fibres et de l’énergie, de la façon la plus durable possible, dans un contexte de changements globaux ?

Un projet de recherche appliquée mêlant travail de terrain et data science pour soutenir les objectifs de transition écologique et de durabilité des activités d’un bio-hameau : la Vigotte Lab. Ce bio-hameau sert de laboratoire vivant.

Comme dans d’autres situations bioclimatiques en France et à l’étranger, le changement climatique amène un certain degré d’incertitude sur l’évolution des conditions d’exploitation de ce site des Vosges, pouvant remettre en question les actions et les projets actuellement établis ou en cours de définition. Ces effets se font déjà sentir sur différents enjeux de ce territoire (forêt, hydrologie, production de biomasse etc.). L’adaptation au changement climatique du bio-hameau est donc un enjeu crucial et il est nécessaire d’étudier les futurs possibles pour appréhender les incertitudes induites par l’évolution climatique.

Le projet HERBE ne se résume pas à une simple exploration scientifique : il s’agit de comprendre les façons dont nos prédécesseurs ont habité la Terre, de respecter les lieux qu’ils chérissaient et de privilégier la vie plutôt que de simples solutions. Si l’objectivité scientifique constitue une base solide, le projet HERBE nous rappelle l’importance de l’interprétation culturelle inhérente à un espace mis en lieu.

Objectifs et méthodes

L’ISIGE, en collaboration avec les partenaires du projet HERBE, va contribuer activement à définir une stratégie d’adaptation fondée sur une approche de modélisation prospective des effets de différents scénarios de changement climatique pour les prochaines décennies et ce, à très haute résolution spatiale (30m).

Cette approche sera appliquée sur l’évaluation de la production de biomasse des zones cultivées et forestières au regard de l’évolution des températures et des conditions hydriques du bassin versant. Ces résultats seront intégrés au sein des réflexions et des méthodes dédiées au design des activités de ce territoire en transition.

L’éco-lieu est au cœur d’une approche ambitieuse de recherche-action : concevoir, déployer et analyser des systèmes circulaires innovants pour produire de la biomasse, se chauffer, régénérer les sols et la biodiversité, tout en minimisant l’impact sur la ressource en eau. La finalité est de démontrer la pertinence de ces approches, et donc la réplicabilité du projet.

Le bio-hameau de La Vigotte vise à devenir un exemple de développement durable des activités rurales, en particulier du point de vue agricole et sylvicole, dans le but de pérenniser ces dernières. Dans cette optique, l’équipe du projet HERBE mesurera la résilience économique et environnementale à long terme du bio-hameau et de son territoire face au changement climatique, en s’appuyant sur le cadre des limites planétaires.

En savoir plus sur La Vigotte Lab : https://lavigotte.fr

Le projet GE.CO

Le projet

(Octobre 2024 – Octobre 2026) Gestion Ecologique des COnflits et des contraintes d’usage, pour connaitre, préserver et redynamiser la biodiversité dans les espaces transfrontaliers. (GE.CO)

Équipe de recherche : Emmanuel Garbolino
Axe 1 et 2 de l’ISIGE
Financeur : Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) dans le cadre du programme Interreg France-Italia ALCOTRA

Résumé

Le projet européen GE.CO (Gestion Écologique des Conflits), cofinancé par l’Union Européenne, réunit six partenaires français et italiens autour d’un objectif commun : mieux connaître, préserver et redynamiser la biodiversité dans des espaces transfrontaliers franco-italiens soumis à des contraintes ou des conflits d’usage. Ces espaces, utilisés aujourd’hui à des fins touristiques, récréatives ou économiques, pourront à terme contribuer à améliorer la connectivité des trames vertes et bleues de l’espace transfrontalier. En collaboration des parties prenantes du territoire (collectivités, entreprises, associations, gestionnaires d’espaces, écoles, collèges) GE.CO souhaite œuvrer à l’activation et à l’engagement durable de véritables communautés de sauvegarde de la biodiversité.

Objectifs et méthode

Le projet GE.CO est coordonné par la coopérative OXALIS en collaboration avec la Fédération de Pêche des Hautes Alpes, le Parc du Monviso, le Parc Naturel Régional du Queyras, la ville métropolitaine de Turin et l’ISIGE Mines Paris – PSL. Un travail spécifique sera mené sur deux espèces patrimoniales : la salamandre de Lanza et la truite Fario de méditerranée.

Dans le cadre du projet GE.CO, l’ISIGE Mines Paris – PSL évalue les impacts du changement climatique sur la biodiversité, en particulier sur les espèces patrimoniales et les habitats des sites étudiés, dans le but d’orienter les pratiques de gestion des responsables par une approche prospective adaptée à l’échelle des territoires concernés.

Emmanuel Garbolino, Sénior Researcher en biodiversité et changement climatique de l’ISIGE Mines Paris-PSL rejoint le projet, aux côtés du centre de Géosciences de Mines Paris – PSL (Nicolas Flipo et Sophie Guillon) notamment pour apporter son expertise en matière de modélisation cartographique des impacts du changement climatique sur les deux espèces cibles et sur des sites (anciennes carrières, anciens sites agricoles, zones d’activités économiques, golfs) présentant des conditions écologiques nécessitant des mesures de gestion particulières pour favoriser leur intégration au sein des réservoirs et corridors écologiques. .

L’ISIGE contribue ainsi à la réalisation des inventaires de biodiversité des différents sites du projet, en particulier en Italie, selon le protocole IQE (Indice de Qualité Écologique) qui sera transposé pour la première fois hors du territoire français. En lien avec les inventaires rassemblés sur le territoire transfrontalier, l’ISIGE appliquera des méthodes en prospective pour évaluer l’évolution des milieux et des espèces selon les scénarios de changement climatique.

L’objectif final de ces travaux scientifique est de soutenir une Approche fondée sur les Ecosystèmes pour permettre aux décideurs d’anticiper les effets du changement climatique sur la gestion des milieux et des espèces patrimoniales en zone transfrontalière.

Pour en savoir plus : https://www.geco-alcotra.com

Retour en images sur les soutenances des thèses professionnelles du MS EEDD parcours IGE

Un grand bravo aux étudiant.e.s du MS EEDD Parcours IGE qui ont soutenu la semaine dernière leurs thèses professionnelles.

Soutenances thèses professionnelles.

Ces soutenances ont mis en lumière des sujets d’actualité liés aux questions environnementales, approfondis lors de leur alternance en entreprise (ENGIE GREEN, Veolia, SUEZ Environnement, Schneider Electric, RTE Réseau de Transport d’Électricité,…)

Soutenances thèses professionnelles.

Nous vous donnons rendez-vous le 8 et le 17 octobre 2024 pour assister aux soutenances publiques de :

– Renaud Corniquet Demolliens – Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires – “Réduction des collisions entre navires et grands cétacés dans les eaux françaises. État des lieux et propositions d’actions.”

– Laurence Masle – ADEME – “Mieux prendre en compte les besoins d’accompagnement des collectivités territoriales face aux enjeux de la transition écologique.”

Soutenances thèses professionnelles.

En savoir plus : https://lnkd.in/e_ER-Ci6

Nous souhaitons une bonne préparation à celles et ceux qui passeront en octobre, il nous tarde de découvrir vos travaux.

Journée mi-parcours – thèses professionnelles MS EEDD parcours exécutive RSEDD

Il y a deux semaines, se déroulait la journée mi-parcours missions professionnelles pour les étudiants de la Promo 16 du MS EEDD Parcours exécutive RSEDD de l’ISIGE Mines Paris-PSL.

Il y a deux semaines, se déroulait la journée mi-parcours missions professionnelles pour les étudiants de la Promo 16 du MS EEDD Parcours exécutive RSEDD de l'ISIGE Mines Paris-PSL.
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Le bilan mi-parcours à Mines Paris – PSL des missions professionnelles a pour objectifs :

– d’aider les étudiants à structurer leur travail en vue de la restitution
– de permettre aux tuteurs de faire un premier retour sur leur travail,
– de se prononcer sur la faisabilité d’une soutenance en novembre 2024.

Ainsi, les étudiants ont présenté l’état d’avancement de leur travail selon un format imposé, clair, concis et percutant de type Pecha Kucha, afin de dynamiser leurs présentations et de les encourager à la synthèse.

Qu’est ce qu’un Pecha Kucha ?
Ce format de présentation original nous vient du Japon – il a été conçu à l’origine pour des artistes, #urbanistes, designers pour éviter des présentations longues et laborieuses, et est fondé sur une règle formelle simple, le 20×20, pour nous exceptionnellement cela était 15×15 c’est-à-dire 15 slides, de 15’’ chaque, soit 3’45’’ au total.

Rendez-vous du 14 au 20 novembre 2024 à Mines Paris – PSL pour les soutenances professionnelles.

Soutenances de thèses professionnelles des étudiants du MS EEDD Parcours IGE

Les étudiants du MS EEDD Parcours IGE de l’ISIGE Mines Paris-PSL soutiendront leurs thèses professionnelles à partir de lundi 16 septembre jusqu’au vendredi 20 septembre en salle L226 à l’École des Mines Paris – PSL puis le 4 et le 17 octobre en salle L313.

Rendez-vous la semaine prochaine pour assister aux soutenances publiques suivantes :

Corentin Lamboul – Inddigo – “La rénovation du parc de logement social : quelle approche pour accompagner les bailleurs sociaux dans leur stratégie.”

Louise Charles – SNCF Gares&Connexions – “La gestion des déchets de chantier du secteur du bâtiment, un défi de taille pour les maitrises d’ouvrage.”

Romaric Desmyter – Septodont France – “Élaboration et déploiement d’une stratégie biodiversité engageante : l’exemple d’une entreprise pharmaceutique dentaire.”

Alexis LEGRAND – Avril – “Comment mesurer les impacts sur la nature d’un groupe agroalimentaire pour initier une stratégie biodiversité et répondre aux cadres réglementaires ?”

Rosalie Pineau – GAZ RÉSEAU DISTRIBUTION FRANCE – “Élaboration de l’empreinte biodiversité d’un gestionnaire de réseau énergétique.”

Estelle Camail – Avril (cosmétique bio) – “Comment intégrer une démarche d’éco-conception dans une PME du secteur de la cosmétique, le cas des emballages produits.”

Roman Petibon – PwC France – “Répondre aux enjeux réglementaires de durabilité, le cas des effets financiers liés aux risques climatiques.”

Jon Biran – ecosystem – “Les liaisons perturbatrices des activités de #réparation et de recyclage des Équipements Électriques et Électroniques : un enjeu d’éco-conception aux multiples facettes.”

Safayet Rayhan – “Analyse de cycle de vie du procédé de recyclage batteries (VEE) d’Orano, et développement d’un outil d’éco-conception avec pour objectif de réduire son empreinte environnementale.”

Marion Chabaud – Naldeo – “Le service public de gestion des déchets (SPGD) en France face aux enjeux nationaux de réduction de déchets : comment les collectivités territoriales construisent-elles leur stratégie pour tenter de répondre aux objectifs nationaux ?”

Rendez-vous en octobre avec :

Renaud Corniquet Demolliens – Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires – “Réduction des collisions entre navires et grands cétacés dans les eaux françaises. État des lieux et propositions d’actions.”

– Laurence Masle – ADEME – “Mieux prendre en compte les besoins d’accompagnement des collectivités territoriales face aux enjeux de la transition écologique.”

En savoir plus : https://lnkd.in/e_ER-Ci6

Bonne chance à tous.tes, il nous tarde de découvrir vos travaux !

RENTRÉE MS EEDD Parcours IGE

Lundi 9 septembre se déroulait la rentrée pour les 30 nouveaux étudiants de la 33ème Promo du MS EEDD parcours IGE sur le campus de Fontainebleau.

Rentrée 2024 MS EEDD Parcours IGE

A l’occasion de cette  journée d’ouverture, Frédéric FONTANE, directeur de l’enseignement de Mines Paris – PSL, a présenté l’École, son histoire, et ses valeurs, entre théorie et pratique. Quant à Xavier Caillard, délégué du campus de Fontainebleau, il a proposé aux étudiants une visite des laboratoires de Géosciences. Tous deux ont souligné l’importance de la recherche scientifique dans les activités de l’École.

Rentrée 2024 MS EEDD Parcours IGE

Place au terrain…
Mardi, une sortie en #forêt de Pays de Fontainebleau a eu lieu, sur le site de la Grotte-aux-Cristaux et de la Platière de Belle-Croix en compagnie de Médard Thiry, ancien enseignant-chercheur à l’École des Mines Paris et Marie Nieves Liron, ingénieure – écologue et botaniste, pour initier les étudiants à la géologie du massif de Fontainebleau et aux enjeux de #biodiversité liés au réchauffement climatique.

Rentrée 2024 MS EEDD Parcours IGE

Le saviez-vous ?
La forêt de Fontainebleau est emblématique des actions de préservation des sites naturels depuis le XVIIIème siècle. Landes, mares et tourbières, chaos rocheux sculptés en bestiaire, dunes éoliennes, pelouses arides, futaies sombres, bois clairs thermophiles et sévères pinèdes, la mosaïque des paysages de Fontainebleau surprend par sa #diversité. C’est de cette juxtaposition d’habitats diversifiés  que se tisse son exceptionnelle biodiversité.

Rentrée 2024 MS EEDD Parcours IGE

Cette journée en forêt a permis aux étudiants de l’ISIGE Mines Paris-PSL de mieux appréhender les interactions fonctionnelles entre le minéral, l’eau et le vivant et d’avoir un aperçu des problématiques de la gestion de la biodiversité.

Un grand merci aux intervenants qui ont su partager leurs recherches en géologie et leur vision du vivant.

Bienvenue à nos 30 étudiants, nous leur souhaitons une année de formation riche en apprentissages, réflexions et projets.

Séminaire : “Biodiversité et aménagement du territoire”

Pendant deux jours, les étudiants de la Promo 17 du MS EEDD parcours RSEDD ont assisté à un séminaire intitulé “Biodiversité et aménagement du territoire” dédié à la géologie, à la conservation de la forêt de Fontainebleau, ainsi qu’aux initiatives locales pour le développement durable et la biodiversité.

Séminaire"Biodiversité et aménagement du territoire

L’objectif de ce séminaire : mettre en lumière les efforts conjoints des différents acteurs pour protéger l’environnement tout en favorisant une sensibilisation à long terme.

Séminaire"Biodiversité et aménagement du territoire

Le séminaire a été organisé en trois temps :

– Une présentation sur l’histoire géologique et les enjeux actuels de la conservation et d’exploitation de la forêt de Fontainebleau avec Damien Huyghe, enseignant-chercheur au Centre de Géosciences et Emmanuel Garbolino, enseignant-chercheur à l’ISIGE Mines Paris-PSL.

– Une visite de l’ENS du Carreau-Franc : une carrière transformée en Espace Naturel Sensible (ENS) avec Jean-Philippe Siblet, ancien directeur de l’Expertise au Muséum national d’Histoire naturelle et président de l’ANVL, Philippe Gourdain, coordinateur de la cellule “Conventions d’études Biodiversité” à l’UMS PatriNat et Emmanuel Garbolino.

– Une présentation sur l’engagement du Pays de Fontainebleau pour la nature et le développement durable en compagnie de Françoise Bichon-Lhermitte, élue déléguée à la transition écologique et à la biodiversité.

Séminaire"Biodiversité et aménagement du territoire

APPLICATION FOR THE POST-MASTER ENVIM

APPLICATION FOR THE POST-MASTER ENVIM

It is time to apply to EnvIM an international “Mastère Spécialisé” offered by Mines Paris-PSL.

This 12-month program dedicated to International Environmental Management is a full time 5-month academic period in Paris with conference, lectures, projects, with a stay in Italy, and visits around Paris, followed by an internship in a company.

Students will understand the complex environmental and social challenges companies and project managers are facing today, from local and global scales.

By mean of real life case studies they will know how to build a practical set of solutions as future manager. From climate strategy to biodiversity, for companies and their supply chains, they will be able to design innovative pathways toward ambitious targets, using state of the art assessment tools for decision making and collaborative approaches.

The deadline to apply is June 17th, the program is starting in January 2025.

To know more about our program join us online via Zoom June 7th at 1:00 pm

To participate, send us an email to : communication@isige.mines-paristech.fr with your name and surname.

More info here : https://lnkd.in/gNK-ZSYG

Interview croisée mère / fille, alumni du MS EEDD parcours IGE

Élisabeth Lefranc, est la première étudiante à avoir été inscrite à l’ISIGE Mines Paris-PSL. Plus de 30 ans plus tard, sa fille, Madeleine marche sur ses pas, et vient d’être, à son tour, diplômée.

En 1992, naissait l’ISIGE – l’Institut de Mines Paris dédié à l’Environnement et à la transition écologique – proposant le tout premier Mastère Spécialisé en Environnement en France en collaboration avec AgroParisTech et l’École des Ponts ParisTech. Pionnière dans le domaine de la formation sur les thématiques liées à l’environnement et à la transition écologique, l’offre de formation de l’ISIGE s’est depuis élargie, adaptée et a gagné en notoriété.

1. Pourquoi avoir choisi de suivre la formation proposée par l’ISIGE ? Qu’attendiez-vous du MS EEDD parcours IGE à l’époque ?

Élisabeth :  Après deux entretiens avec Philippe Jamet et Pierre-Noël Giraud en novembre 1991, j’ai appris en décembre que j’étais admise pour cette première année du mastère IGE. J’ai choisi cette formation par idéalisme, pour son positionnement très novateur, parce que j’aime être à la naissance des sujets et parce que cela répondait à un impératif élevé de sens. Je souhaitais me qualifier pour influer sur des changements de pratiques industrielles à l’intérieur de l’entreprise. Séduite par la multidisciplinarité proposée à tous les niveaux, j’attendais du programme d’enseignement modulaire une ouverture sur les sujets environnementaux, dans un spectre large.

2. Qu’est-ce que cette formation vous a apporté ? Quelles portes vous a ouvertes le MS EEDD parcours IGE ?

Élisabeth :  J’ai découvert le monde incroyable de la géologie et de l’hydrogéologie, le temps long, les cascades et les lacs souterrains ! Plus sérieusement, c’est l’année d’étude que j’ai préférée, j’allais en cours le matin pleine d’allant : très stimulée par l’approche pluridisciplinaire, le croisement des regards, les voyages sur le terrain. La recherche d’un partenaire pour le MS m’a permis de trouver mon premier employeur, société d’ingénieur conseil en environnement, Dames & More, devenu URS  (aujourd’hui intégrée à AECOM).

Passionnée par la diversité des sujets et thématiques, j’ai sillonné la France pour réaliser des audits environnementaux d’usines – raffineries, industries pharmaceutiques, aéronautique, sous-traitants de l’automobile ou recycleurs de batterie pour en citer certains. Ma plus grande joie à l’époque, était de faire découvrir son site à un directeur d’usine sous le prisme des enjeux environnementaux. Dans les années 1990, il y avait de quoi découvrir. Et aussi, faire prendre conscience à toutes les parties prenantes des enjeux de la pollution des sols et eaux souterraines sur la valeur d’un business et de sa conformité aux réglementations naissantes. Puis, je suis rentrée dans l’industrie aux affaires réglementaires, convaincue que les lois, notamment européennes, sont des formidables leviers d’action.

Travailler sur le règlement européen REACH, instruire la connaissance sur l’éco-toxicité des substances chimiques, contribue à mettre de la conscience sur l’effet d’un produit fini, une fois qu’il est dispersé dans l’environnement, cela a permis de donner du sens à mes journées professionnelles. Aujourd’hui, je travaille sur les sujets traitant à l’accès à la biodiversité et au partage équitable des bénéfices liés à l’utilisation durable de celle-ci.

J’ai le plus souvent été sur des créations de poste, dans le conseil comme en entreprise; je pense que cela correspond bien au tempérament des anciens qui se positionnent souvent à la croisée de ce qui existe, de ce qui est en devenir et de ce qui sera construit demain.

J’ai personnellement trouvé du sens à me positionner dans le monde de l’entreprise, au début dans le conseil pendant neuf ans, puis dans l’industrie, dans l’idée de changer les choses en profondeur, à l’aide des réglementations et avec une cinétique qui s’inscrit dans le temps.

Autre apport, la lecture de La quatrième feuille, ouvrage de Philippe Jamet, que je vous recommande !

3. Combien étiez-vous d’étudiants, et d’où veniez-vous ?

Élisabeth :  En 1992/93, nous étions 25 étudiants, basés à Fontainebleau, multi-horizons : scientifiques (agronomes, chimistes, ingénieurs généralistes, géologues), 4 ou 5 juristes ou Sciences Po, certains fraîchement diplômés, dont je faisais partie, d’autres interrompant leur parcours professionnel. Nous étions une promotion passionnée, idéaliste, qui ne savait pas précisément vers quels emplois elle allait. Notre dénominateur commun : l’enthousiasme pour contribuer à un environnement meilleur, avec la joie de défricher. Nous formions une promotion soudée par le sens trouvé par chacun dans cette année d’études.

4. Aujourd’hui, 30 ans plus tard, votre fille Madeleine marche sur vos pas et vient de soutenir sa thèse professionnelle. Quelles évolutions de la formation percevez-vous ?

Élisabeth : Trente ans plus tard, tout a changé : l’époque, les entreprises, les réglementations, la demande de la société. La formation a aussi changé, elle s’est indéniablement professionnalisée et elle s’est déployée, avec la proposition d’autres mastères complémentaires, l’ancrage international. Les sujets ont évolué, mais je perçois surtout un fil rouge continu sur l’approche pluridisciplinaire, la richesse du croisement des regards, le besoin de sens nourri par cette année d’études riche qui ouvre le regard et agrandit la perspective. C’est une année dont chacun ressort, me semble-t-il, différent, replacé et énergisé.

5. Avez-vous la même vision du monde ? Quelles différences faites-vous entre votre génération et celle de votre fille ?

Élisabeth :  J’ai une vision du monde idéaliste, je suis mère de quatre enfants, et je suis convaincue que chacun peut influencer à son échelle. Dans ma génération, j’étais un ovni. Mon père était étonné de l’existence même de mon premier employeur.

A l’époque, le monde ne s’intéressait pas à la qualité des eaux, aux déchets, les réglementations étaient très limitées ou naissantes.

Il y avait aussi une croyance générationnelle que l’accès à « l’environnement » était à portée de main, gratuit, sans impact.

Je crois beaucoup à la puissance de l’éducation pour aider aux prises de conscience, je l’ai vu dans les discours et actions des écoles de mes enfants. Une différence majeure entre ma génération et celle de mes enfants est clairement la prise de conscience des impacts. Cela conduit certains au pessimisme, mais je ne suis pas de ceux-là, car j’ai vu de réels changements dans l’industrie depuis 30 ans. Je constate que l’orientation du projecteur a pris trop de temps, mais je crois profondément à la créativité de l’intelligence humaine, lorsqu’elle est orientée vers le bon objectif.

Madeleine : J’ai sûrement été marquée par la vision de ma mère, même si je ne pense pas avoir non plus une approche idéaliste. Je lui dois certainement une sensibilisation précoce aux enjeux environnementaux. Je pense avoir une vision du monde pragmatique : nous avons une grande partie des solutions, il reste maintenant à les appliquer ! Je pense que si l’éducation est clé, mais ce sont tous les imaginaires autour de nos modes de vie qu’il faut réinventer, pour aller vers une sobriété heureuse, et c’est là le plus gros défi auquel nous faisons face.

6. Comment produire sans détruire ? Quelles solutions émergeaient à l’époque ? Quelles sont-elles aujourd’hui ?

Élisabeth :  En augmentant la connaissance, en étant courageux, et en prenant des décisions agiles.

Il y a des actions simples et des actions d’envergure. Je vous rapporte une anecdote : un directeur d’usine dans les années 1996 avait ‘subi’ d’un potentiel acheteur un audit environnemental dans un premier poste. A l’occasion d’un changement d’usine, il avait alors choisi de réaliser un audit à sa prise de poste pour un état des lieux et de bâtir un plan d’action. A sa propre initiative, sans directive de sa maison mère, c’était à l’époque très novateur. Dans le secteur du traitement des métaux pour l’aéronautique, il y avait notamment alors des marges de progrès très importantes sur les recyclages et traitement des eaux usées.

REACH est un très bon exemple d’action d’envergure. Ce règlement européen a obligé toute l’industrie européenne (et par capillarité au-delà de l’Europe) à instruire la connaissance de l’écotoxicité des substances chimiques. C’était, avant ce règlement européen, un domaine totalement méconnu. En dix ans, ce champ inexploré a été instruit de façon à éclairer les décisions, tant industrielles que des autorités, dans l’utilisation à long terme des substances, dont certaines sont maintenant interdites ou ciblées uniquement sur des utilisations très spécifiques.

Madeleine : Il faut sûrement produire moins et mieux. Nous avons un appétit insatiable pour la nouveauté, et le secteur numérique en est un bon exemple.

Sans que cela soit vu comme un retour en arrière, nous devons arriver collectivement à faire le tri entre le superflu et l’essentiel, inventer des modes de vie compatibles avec le respect des limites planétaires.

Les différents scénarios prospectifs que nous avons étudiés dans le cadre du mastère, comme ceux de RTE et de l’ADEME, sont de très bons outils de réflexion sur ce sujet. Les modèles de société à mettre en place et les solutions qui en découlent impliquent des actions à tous les niveaux, individuel, collectif, de la part des entreprises, de l’État, et des individus.

Pour les actions d’envergure, cela ne peut se faire sans le politique. Les États, et notamment, l’Union européenne ont des leviers très puissants qu’ils doivent actionner, mais cela demande de prendre des décisions courageuses et parfois impopulaires aujourd’hui, pour mieux préserver la capacité des générations futures à habiter sur Terre.

7. A votre avis, quels défis devra-t-on relever dans 30 ans ?

Madeleine : Un sujet crucial et qui va le devenir de plus en plus au fur et à mesure que la planète se réchauffe, c’est celui de l’adaptation. Certains changements sont inéluctables, notre environnement naturel va se transformer et nous devons nous y préparer dès aujourd’hui pour que les changements auxquels nous allons être confrontés soient moins brutaux.

Nos parents et nous-même avons grandi dans un monde aux conditions climatiques et économiques stables et prévisibles. Mes enfants, si j’en ai, grandiront dans un monde différent, et nous sommes tous collectivement responsables, toutes les générations et pas seulement la mienne, parfois affublée du terme de “génération climat”, de construire le monde dans lequel ils vivront. Je ne crois pas au clivage des générations, je suis convaincue que les changements et les défis seront mieux appréhendés collectivement. Impliquer toutes les générations dans la transition est une condition indispensable à sa réussite.