Thèmes : Environnement
Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2024-25
Zoom sur Baptiste Thiberge
« Touché de plein fouet par les questions environnementales il y a quelques années, j’ai progressivement acquis une culture générale sur le sujet au fil de mes lectures, discussions et autres écoutes de podcasts. »
Baptiste, quel est ton parcours ?
Je suis aujourd’hui ingénieur en éco-conception. L’une de mes principales missions est de mettre sur pied et déployer des outils et méthodes permettant de mettre en évidence, le plus en amont possible, des compromis permettant de réduire certains impacts environnementaux.
Issu d’une formation généraliste , j’évolue depuis 5 ans dans une industrie par nature hautement interdisciplinaire, à des postes qui le sont particulièrement. Je me suis orienté vers l’aéronautique en choisissant Safran Aircraft Engines (SAE), déterminé à rejoindre une société remplie de défis environnementaux et disposée à les relever. Mes premières années en bureau d’études mécanique ont cependant fini par engendrer de la frustration, car mes missions ne me permettant pas de m’engager de manière très concrète. L’idée de suivre une formation spécialisée préparant à des métiers davantage tournés vers la transition écologique a alors émergé pour la première fois.
Ensuite, j’ai eu la chance d’apprendre la création du récent département écoconception plein d’ambitions au sein de SAE. Il m’a progressivement été permis de mettre un pied dans des activités d’écoconception, pour finalement rejoindre à temps plein la jeune équipe. Virage professionnel réussi ! Au détail près que j’effectue des tâches pour lesquelles mon bagage théorique reste mince. C’est pourquoi l’idée de suivre une formation dédiée, toujours présente, a été partagée avec ma hiérarchie et ma responsable RH.
Pourquoi avoir choisi le MS EEDD parcours IGE ?
“Mes préférences personnelles m’amènent généralement à privilégier une bonne vision globale plutôt qu’une spécialisation dans un domaine très pointu. Cette raison ainsi que la qualité de l’enseignement des Mines ont fait du parcours IGE dispensé par l’ISIGE un choix évident pour moi.”
J’aimerais acquérir les notions permettant de mieux comprendre l’organisation choisie par Safran en réponse aux enjeux du développement durable et de la RSE. De manière plus pragmatique, mon équipe a également unanimement souligné une nécessité urgente de se familiariser avec les cadres réglementaire et normatif auxquels nos produits et nos pratiques doivent ou devront se conformer.
J’ai besoin de mieux appréhender certaines connaissances scientifiques afin de perfectionner ma capacité d’analyse et de proposer des leviers d’action concrète à mettre en place, par exemple sur des sites de production ou lors du développement de nouveaux produits.
Je souhaite revenir aux fondamentaux de l’écoconception, que je connais principalement de façon appliquée à mon domaine, afin de replacer les outils tels que l’ACV au sein d’un panel élargi et d’adopter un regard critique quant à notre manière actuelle de mener nos projets. Enfin, les controverses environnementales et le voyage urbain de fin d’année me semblent être des vecteurs d’ouverture d’esprit importants pour quiconque a l’ambition d’apporter du changement sur des thèmes complexes, médiatisés et sujets à débat comme ceux qui entourent l’aéronautique.
Quel est ton projet professionnel ?
Je veux participer à la conduite du changement pour l’introduction de l’ingénierie environnementale dans des entités complexes comme les directions technique ou industrielle de Safran.
Les motivations de Safran Aircraft Engines pour soutenir mon initiative sont les suivantes : combler certaines difficultés à recruter des personnes formées en environnement, et profiter d’un potentiel de diffusion des compétences acquises au sein du groupe.
La première brique de mon projet professionnel est de poursuivre, au sein de mon poste actuel, le déploiement de l’écoconception chez Safran Aircraft Engines. Le chantier promet de rester passionnant pendant de nombreuses années. A moyen terme, j’aimerais évoluer vers un poste de management ou de pilotage de projet. Ma volonté est de continuer à traiter des problématiques transverses, et je suis très attaché au fait de garder une vue haut niveau dans mes activités.
Les opportunités chez Safran ne manqueront pas, tant le nombre de réflexions qui émergent un peu partout attisent ma curiosité (Bas Carbone au sein de la direction industrielle, achats durables et économie circulaire, projets ciblés des moyens généraux, de la SSE ou de la maintenance industrielle, etc.).
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Portrait d’étudiante MS EEDD parcours IGE 2024-25
Zoom sur Léa Chapagain
« J’aimerais trouver un métier d’ingénieure qui me permette d’agir en faveur de l’environnement, et ainsi concilier mon parcours avec mes valeurs personnelles. »
Quel est ton parcours Léa ?
J’ai obtenu un baccalauréat S qui m’a amené à intégrer une très bonne prépa scientifique en filière PC, où j’ai acquis des connaissances théoriques poussées en physique et en chimie ainsi que beaucoup de rigueur mathématique. J’ai ensuite poursuivi mes études en école d’Ingénieur, à Chimie ParisTech.
La formation d’ingénieur se veut très interdisciplinaire et permet de former des ingénieurs adaptables et agiles.
En plus des enseignements scientifiques dans différents domaines de la chimie, j’avais aussi des cours de management à chaque semestre ; et d’autres modules complémentaires : RSE, introduction à l’économie, énergie et industrie… dispensés en majorité par des intervenants professionnels. Toutes ces disciplines permettent une compréhension fine de beaucoup de domaines d’activité : production d’énergie, traitement des eaux et déchets, procédés industriels, pharmacie et chimie fine, conception des matériaux… et donc d’avoir une approche interdisciplinaire.
Pourquoi avoir choisi le MS EEDD parcours IGE ?
Je cherchais avant tout acquérir plus de connaissances sur l’ingénierie au service de l’environnement, mais aussi améliorer ma compréhension de cet écosystème et des différents métiers de la transition durable.
Je souhaitais avoir une formation académique généraliste et transversale mais également une expérience en entreprise : j’ai fini par trouver le Master Spécialisé EEDD parcours IGE de l’ISIGE Mines Paris-PSL, qui est complètement ce que je recherchais.
Quel est ton projet professionnel ?
Mes premières expériences professionnelles ont été réalisées sur des postes plutôt techniques : stage ouvrier puis stage de recherche en laboratoire; et nécessitaient des connaissances scientifiques approfondies.
Par la suite, j’ai travaillé à la direction HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) d’une entreprise industrielle de taille intermédiaire, avec des usines à l’international. Au cours de cette mission, j’ai pris part aux différents projets de leur politique environnementale, du bilan carbone au suivi du plan de décarbonation, ce qui m’a permis de comprendre beaucoup de notions mais aussi les enjeux concrets de la stratégie environnementale dans l’industrie. Ce que je retiens de cette expérience, c’est que j’ai adoré avoir une approche plus organisationnelle et stratégique de la gestion de l’environnement.
Sur ces projets, j’ai collaboré avec de nombreuses personnes et ainsi découvert la grande variété des métiers lié à la transition durable ; consultant climat, coordinateur RSE, ingénieur R&D, ingénieurs techniques…
Récemment, j’ai rejoint un grand groupe de l’énergie pour mon année d’alternance au sein du mastère IGE. En transverse entre la gestion de projet et la RSE, je contribue au suivi des projets de l’entreprise qui s’inscrivent dans leur stratégie environnementale à l’horizon 2030.
Pour la suite, je voudrais continuer à mettre mes compétences au service de la transition, mais je ne sais pas encore dans quelle type de structure. Dans l’industrie, dans le conseil, sur le terrain, à l’étranger… Tout est encore possible !
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours RSEDD 2024-2025
Zoom sur Grégory Sonjon
“Pendant toutes ces années, j’ai eu le sentiment que l’aspect durabilité des activités n’était pas suffisamment pris en compte sans toutefois percevoir de réels leviers actionnables à mon niveau.”
Quel est ton parcours professionnel Grégory ?
Dans la première partie de ma carrière d’ingénieur, ma curiosité pour la technique et mon goût pour le travail en équipe m’ont permis de participer à des projets industriels de développement de produits à fort contenu technologique, dans un contexte souvent complexe de management transverse avec une dimension internationale.
J’ai pu intégrer en 2012 un grand groupe de l’aéronautique pour lequel je travaille toujours aujourd’hui. La taille réduite des équipes projet et le temps de développement relativement court pour le secteur m’a permis de m’impliquer depuis l’appel d’offre jusqu’à la mise en production et d’interagir avec une grande diversité de métiers.
Pourquoi souhaites-tu te former à la RSE ?
Aujourd’hui je souhaite mettre à profit mon expérience de terrain pour aider les entreprises à prendre en compte efficacement les enjeux environnementaux et sociétaux dans leurs activités. Pour cela j’avais donc besoin de renforcer mes connaissances sur les aspects juridiques et économiques, et d’avoir un panel d’outils de management pour faciliter les changements nécessaires dans les organisations.
Le mastère constitue un moyen efficace pour me confronter à des cas pratiques et me donner une légitimité indispensable à ma reconversion. J’aurai ainsi toutes les cartes en main pour orienter la deuxième partie de ma carrière vers les sujets liés au Développement Durable.
Pourquoi avoir choisi notre formation ?
Je m’étais d’abord formé aux méthodes Bilan Carbone et à l’ACV mais j’avais besoin de mieux comprendre comment raisonnent (et devrait raisonner !) les entreprises pour définir leur stratégie RSE. Le mastère répond totalement à cette problématique. Pendant le cursus il y a beaucoup de moments marquants avec parfois l’impression d’avoir enfin une réponse aux nombreuses questions qu’on se pose sur cette fameuse transition, cela permet de comprendre le point de vue les différentes parties prenantes. C’est le vrai plus de ce mastère qui nous donne une vision à 360 degrés de la durabilité.
Quand as-tu eu le déclic pour t’engager en faveur de la transition écologique ?
Pendant toutes ces années, j’ai eu le sentiment que l’aspect durabilité des activités n’était pas suffisamment pris en compte sans toutefois percevoir de réels leviers actionnables à mon niveau. C’est en 2019 que j’ai commencé à m’intéresser de près aux enjeux environnementaux et aux solutions qu’il était possible de déployer. Depuis lors, je me suis efforcé d’orienter mes missions vers ces enjeux. Les rencontres se sont alors enchainées naturellement et j’ai pu construire mon projet professionnel sur du concret.
Comment envisages-tu la suite de ta carrière ?
Aujourd’hui j’aide à l’établissement des bonnes pratiques d’écoconception pour les lignes de produits développées sur mon site. Progressivement, mon entreprise intègre de nouvelles problématiques dans sa stratégie RSE. Il y a donc beaucoup à faire !
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2022-23
Zoom sur Guillaume Audrain
À tout juste 30 ans, Guillaume Audrain ingénieur mécanique diplômé de Centrale Nantes, compte déjà plus de 9 ans d’expérience dans l’industrie automobile, dont 3 ans passés à l’international, au Mexique et aux États-Unis.
Soucieux de l’avenir de notre planète, Guillaume a opté pour une reconversion en intégrant la promotion 2022/23 du Mastère IGE proposé par l’ISIGE Mines Paris-PSL. Motivé pour relever de nouveaux défis orientés développement durable, Guillaume se positionne dorénavant en tant qu’expert environnement avec un intérêt particulier pour l’éco-conception.
Parallèlement à sa formation, Guillaume mobilise également son temps pour participer régulièrement à des évènements autour des enjeux environnementaux, que ce soit à travers son réseau Les Shifters du Grand Paris autour des sujets énergie-climat ou à travers la Fondation GoodPlanet sur des sujets plus en lien avec le vivant dans sa globalité.
Découvrez son article scientifique, un article original et fouillé, avec à la fois des éléments chiffrés et des réflexions politiques voire philosophiques. La publication de Guillaume évoque avec respect la vision du monde et les modes de vie des peuples d’Amazonie en opposition à une vision anthropocentrée de la société moderne, marquée par la montée de l’Évangélisme au Brésil, pour traiter des impacts environnementaux et des enjeux climatiques.
Guillaume Audrain est un passionné, avec un beau parcours international à son actif, à découvrir à travers son article : https://lnkd.in/eihUPxTY
La colère de Tupã contre le Dieu Blanc, un sujet d’actualité qui résonne avec la promesse de Lula suite à son élection de lutter contre la déforestation (et les inégalités).
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Portrait d’étudiant MS EEDD parcours IGE 2022-23
Zoom sur Gersende Chaffardon
« De plus en plus sensible aux impacts de l’activité humaine sur l’environnement, plus consciente des enjeux, je me sens d’avantage poussée vers un impératif d’action. »
Après un master obtenu à Sciences Po Grenoble en alternance en 2012, Gersende a immédiatement intégré le monde du travail et rejoint RTE Réseau de Transport d’Électricité, le gestionnaire public du réseau de transport d’électricité à l’échelon national. Au cours des dix années suivantes, elle a pu s’investir dans différentes missions tout en suivant ce fil rouge : inscrire les enjeux environnementaux et sociaux de la transition bas-carbone dans ses activités. A ce titre elle a travaillé pendant plus de deux ans sur l’étude prospective « Futurs énergétiques 2050 » de RTE, en se spécialisant sur les enjeux de sobriété énergétique.
En intégrant le mastère IGE de ISIGE Mines Paris-PSL, elle souhaite monter en compétences de manière approfondie dans les domaines du développement durable et de l’ingénierie de l’environnement.
« J’aimerais aujourd’hui que mon projet professionnel et mon action personnelle aient une influence positive sur notre avenir commun et celui de notre planète. Il me tient également à cœur d’être vecteur de changement au sein des collectifs auxquels je prends part »
Désormais acculturée au milieu de l’énergie et en ligne personnelle avec l’action de service public de RTE Réseau de Transport d’Electricité, Gersende aimerait poursuivre sa carrière dans son entreprise. Grâce au mastère IGE elle sera en mesure à court terme de formaliser un projet de recherche portant sur la comptabilité triple capital qui prend en considération la performance économique d’une entreprise mais aussi sa performance sociale et environnementale.
Passionnée d’activités en pleine nature, de trail et de randonnée, Gersende Chaffardon nous propose un article dédié aux territoires montagnards confrontés à l’épreuve du changement climatique à lire ici : https://lnkd.in/ehnPK6FS
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[RECRUTEMENT] Chercheur (tenure track) en évaluation environnementale de systèmes.
L’ISIGE Mines Paris-PSL recrute un chercheur (tenure track) en évaluation environnementale de systèmes.
Devenez acteur de la transition numérique et de la transition vers la neutralité carbone pour faire face à l’urgence climatique.
☑ Vous êtes titulaire d’un doctorat lié à des enjeux environnementaux et l’évaluation des impacts, et vous avez développé des recherches dans des approches interdisciplinaires à la croisée entre sciences de l’environnement et sciences de l’ingénieur ?
☑ Vous avez une expertise dans l’approche systémique des questions environnementales et de transition avec un focus sur l’évaluation des impacts et vous savez les étudier à l’aide d’une approche basée sur l’analyse de cycle de vie et l’estimation quantitative des impacts environnementaux ?
Nous cherchons une personne avec une solide expérience en analyse de données quantitatives et compétences en modélisation (R, Python), une appétence pour des approches interdisciplinaires des questions de l’environnement au sein de systèmes d’acteurs socio-économiques (entreprises, territoires) et de l’expérience et des facilités pour l’enseignement dans des cycles supérieurs.
Pour en savoir plus et postuler : https://lnkd.in/eczg-kWA
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Interview croisée mère / fille, alumni du MS EEDD parcours IGE
Élisabeth Lefranc, est la première étudiante à avoir été inscrite à l’ISIGE Mines Paris-PSL. Plus de 30 ans plus tard, sa fille, Madeleine marche sur ses pas, et vient d’être, à son tour, diplômée.
En 1992, naissait l’ISIGE – l’Institut de Mines Paris dédié à l’Environnement et à la transition écologique – proposant le tout premier Mastère Spécialisé en Environnement en France en collaboration avec AgroParisTech et l’École des Ponts ParisTech. Pionnière dans le domaine de la formation sur les thématiques liées à l’environnement et à la transition écologique, l’offre de formation de l’ISIGE s’est depuis élargie, adaptée et a gagné en notoriété.
1. Pourquoi avoir choisi de suivre la formation proposée par l’ISIGE ? Qu’attendiez-vous du MS EEDD parcours IGE à l’époque ?
Élisabeth : Après deux entretiens avec Philippe Jamet et Pierre-Noël Giraud en novembre 1991, j’ai appris en décembre que j’étais admise pour cette première année du mastère IGE. J’ai choisi cette formation par idéalisme, pour son positionnement très novateur, parce que j’aime être à la naissance des sujets et parce que cela répondait à un impératif élevé de sens. Je souhaitais me qualifier pour influer sur des changements de pratiques industrielles à l’intérieur de l’entreprise. Séduite par la multidisciplinarité proposée à tous les niveaux, j’attendais du programme d’enseignement modulaire une ouverture sur les sujets environnementaux, dans un spectre large.
2. Qu’est-ce que cette formation vous a apporté ? Quelles portes vous a ouvertes le MS EEDD parcours IGE ?
Élisabeth : J’ai découvert le monde incroyable de la géologie et de l’hydrogéologie, le temps long, les cascades et les lacs souterrains ! Plus sérieusement, c’est l’année d’étude que j’ai préférée, j’allais en cours le matin pleine d’allant : très stimulée par l’approche pluridisciplinaire, le croisement des regards, les voyages sur le terrain. La recherche d’un partenaire pour le MS m’a permis de trouver mon premier employeur, société d’ingénieur conseil en environnement, Dames & More, devenu URS (aujourd’hui intégrée à AECOM).
Passionnée par la diversité des sujets et thématiques, j’ai sillonné la France pour réaliser des audits environnementaux d’usines – raffineries, industries pharmaceutiques, aéronautique, sous-traitants de l’automobile ou recycleurs de batterie pour en citer certains. Ma plus grande joie à l’époque, était de faire découvrir son site à un directeur d’usine sous le prisme des enjeux environnementaux. Dans les années 1990, il y avait de quoi découvrir. Et aussi, faire prendre conscience à toutes les parties prenantes des enjeux de la pollution des sols et eaux souterraines sur la valeur d’un business et de sa conformité aux réglementations naissantes. Puis, je suis rentrée dans l’industrie aux affaires réglementaires, convaincue que les lois, notamment européennes, sont des formidables leviers d’action.
Travailler sur le règlement européen REACH, instruire la connaissance sur l’éco-toxicité des substances chimiques, contribue à mettre de la conscience sur l’effet d’un produit fini, une fois qu’il est dispersé dans l’environnement, cela a permis de donner du sens à mes journées professionnelles. Aujourd’hui, je travaille sur les sujets traitant à l’accès à la biodiversité et au partage équitable des bénéfices liés à l’utilisation durable de celle-ci.
J’ai le plus souvent été sur des créations de poste, dans le conseil comme en entreprise; je pense que cela correspond bien au tempérament des anciens qui se positionnent souvent à la croisée de ce qui existe, de ce qui est en devenir et de ce qui sera construit demain.
J’ai personnellement trouvé du sens à me positionner dans le monde de l’entreprise, au début dans le conseil pendant neuf ans, puis dans l’industrie, dans l’idée de changer les choses en profondeur, à l’aide des réglementations et avec une cinétique qui s’inscrit dans le temps.
Autre apport, la lecture de La quatrième feuille, ouvrage de Philippe Jamet, que je vous recommande !
3. Combien étiez-vous d’étudiants, et d’où veniez-vous ?
Élisabeth : En 1992/93, nous étions 25 étudiants, basés à Fontainebleau, multi-horizons : scientifiques (agronomes, chimistes, ingénieurs généralistes, géologues), 4 ou 5 juristes ou Sciences Po, certains fraîchement diplômés, dont je faisais partie, d’autres interrompant leur parcours professionnel. Nous étions une promotion passionnée, idéaliste, qui ne savait pas précisément vers quels emplois elle allait. Notre dénominateur commun : l’enthousiasme pour contribuer à un environnement meilleur, avec la joie de défricher. Nous formions une promotion soudée par le sens trouvé par chacun dans cette année d’études.
4. Aujourd’hui, 30 ans plus tard, votre fille Madeleine marche sur vos pas et vient de soutenir sa thèse professionnelle. Quelles évolutions de la formation percevez-vous ?
Élisabeth : Trente ans plus tard, tout a changé : l’époque, les entreprises, les réglementations, la demande de la société. La formation a aussi changé, elle s’est indéniablement professionnalisée et elle s’est déployée, avec la proposition d’autres mastères complémentaires, l’ancrage international. Les sujets ont évolué, mais je perçois surtout un fil rouge continu sur l’approche pluridisciplinaire, la richesse du croisement des regards, le besoin de sens nourri par cette année d’études riche qui ouvre le regard et agrandit la perspective. C’est une année dont chacun ressort, me semble-t-il, différent, replacé et énergisé.
5. Avez-vous la même vision du monde ? Quelles différences faites-vous entre votre génération et celle de votre fille ?
Élisabeth : J’ai une vision du monde idéaliste, je suis mère de quatre enfants, et je suis convaincue que chacun peut influencer à son échelle. Dans ma génération, j’étais un ovni. Mon père était étonné de l’existence même de mon premier employeur.
A l’époque, le monde ne s’intéressait pas à la qualité des eaux, aux déchets, les réglementations étaient très limitées ou naissantes.
Il y avait aussi une croyance générationnelle que l’accès à « l’environnement » était à portée de main, gratuit, sans impact.
Je crois beaucoup à la puissance de l’éducation pour aider aux prises de conscience, je l’ai vu dans les discours et actions des écoles de mes enfants. Une différence majeure entre ma génération et celle de mes enfants est clairement la prise de conscience des impacts. Cela conduit certains au pessimisme, mais je ne suis pas de ceux-là, car j’ai vu de réels changements dans l’industrie depuis 30 ans. Je constate que l’orientation du projecteur a pris trop de temps, mais je crois profondément à la créativité de l’intelligence humaine, lorsqu’elle est orientée vers le bon objectif.
Madeleine : J’ai sûrement été marquée par la vision de ma mère, même si je ne pense pas avoir non plus une approche idéaliste. Je lui dois certainement une sensibilisation précoce aux enjeux environnementaux. Je pense avoir une vision du monde pragmatique : nous avons une grande partie des solutions, il reste maintenant à les appliquer ! Je pense que si l’éducation est clé, mais ce sont tous les imaginaires autour de nos modes de vie qu’il faut réinventer, pour aller vers une sobriété heureuse, et c’est là le plus gros défi auquel nous faisons face.
6. Comment produire sans détruire ? Quelles solutions émergeaient à l’époque ? Quelles sont-elles aujourd’hui ?
Élisabeth : En augmentant la connaissance, en étant courageux, et en prenant des décisions agiles.
Il y a des actions simples et des actions d’envergure. Je vous rapporte une anecdote : un directeur d’usine dans les années 1996 avait ‘subi’ d’un potentiel acheteur un audit environnemental dans un premier poste. A l’occasion d’un changement d’usine, il avait alors choisi de réaliser un audit à sa prise de poste pour un état des lieux et de bâtir un plan d’action. A sa propre initiative, sans directive de sa maison mère, c’était à l’époque très novateur. Dans le secteur du traitement des métaux pour l’aéronautique, il y avait notamment alors des marges de progrès très importantes sur les recyclages et traitement des eaux usées.
REACH est un très bon exemple d’action d’envergure. Ce règlement européen a obligé toute l’industrie européenne (et par capillarité au-delà de l’Europe) à instruire la connaissance de l’écotoxicité des substances chimiques. C’était, avant ce règlement européen, un domaine totalement méconnu. En dix ans, ce champ inexploré a été instruit de façon à éclairer les décisions, tant industrielles que des autorités, dans l’utilisation à long terme des substances, dont certaines sont maintenant interdites ou ciblées uniquement sur des utilisations très spécifiques.
Madeleine : Il faut sûrement produire moins et mieux. Nous avons un appétit insatiable pour la nouveauté, et le secteur numérique en est un bon exemple.
Sans que cela soit vu comme un retour en arrière, nous devons arriver collectivement à faire le tri entre le superflu et l’essentiel, inventer des modes de vie compatibles avec le respect des limites planétaires.
Les différents scénarios prospectifs que nous avons étudiés dans le cadre du mastère, comme ceux de RTE et de l’ADEME, sont de très bons outils de réflexion sur ce sujet. Les modèles de société à mettre en place et les solutions qui en découlent impliquent des actions à tous les niveaux, individuel, collectif, de la part des entreprises, de l’État, et des individus.
Pour les actions d’envergure, cela ne peut se faire sans le politique. Les États, et notamment, l’Union européenne ont des leviers très puissants qu’ils doivent actionner, mais cela demande de prendre des décisions courageuses et parfois impopulaires aujourd’hui, pour mieux préserver la capacité des générations futures à habiter sur Terre.
7. A votre avis, quels défis devra-t-on relever dans 30 ans ?
Madeleine : Un sujet crucial et qui va le devenir de plus en plus au fur et à mesure que la planète se réchauffe, c’est celui de l’adaptation. Certains changements sont inéluctables, notre environnement naturel va se transformer et nous devons nous y préparer dès aujourd’hui pour que les changements auxquels nous allons être confrontés soient moins brutaux.
Nos parents et nous-même avons grandi dans un monde aux conditions climatiques et économiques stables et prévisibles. Mes enfants, si j’en ai, grandiront dans un monde différent, et nous sommes tous collectivement responsables, toutes les générations et pas seulement la mienne, parfois affublée du terme de “génération climat”, de construire le monde dans lequel ils vivront. Je ne crois pas au clivage des générations, je suis convaincue que les changements et les défis seront mieux appréhendés collectivement. Impliquer toutes les générations dans la transition est une condition indispensable à sa réussite.
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L’équipe du pôle Recherche s’agrandit !
Développer des méthodologies d’évaluation de politiques locales d’usage des sols intégrant à la fois le cadre des limites planétaires et les enjeux de justice sociale.
Bienvenue à Emile Balembois
Émile rejoint le pôle Recherche de l’ISIGE Mines Paris-PSL et commence une thèse articulant politiques publiques locales sur les sols et limites planétaires (encadrée conjointement par Natacha Gondran et Antoine Giret de École des Mines de Saint-Étienne et Daniel Florentin, de l’ISIGE Mines Paris-PSL).
Dans ce cadre, il sera également associé au projet ECOlogisation du MODèle économique des AMénageurs – #ECOMODAM (projet financé par l’ANR (Agence nationale de la recherche) – 2023-2027), aux côtés de Daniel Florentin et d’Agnès Bastin.
Zoom sur Émile Balembois
Émile a une (brillante!) formation d’ingénieur (École Polytechnique), et va travailler sur un sujet à la frontière entre sciences de l’environnement et sciences sociales ; il va en particulier s’intéresser aux questions des limites planétaires et à leur déclinaison à un échelon local.
Concrètement, son travail consiste à regarder comment rendre ce cadre théorique opérationnel à l’échelle d’une collectivité (essentiellement des intercommunalités), en s’intéressant en particulier à toutes les politiques de gestion des sols.
Ses recherches portent sur la possibilité de mobiliser le cadre des limites planétaires en tant qu’outil d’aide à la décision politique territoriale. Elles se concentrent plus spécifiquement sur les politiques d’usages des sols qui ont un impact sur plusieurs de ces limites.
Autant le dire : l’enjeu est de taille et porteur de belles ambitions, que nous partageons au sein de l’équipe de l’ISIGE !
Une recherche accompagnée par France Villes et territoires Durables, une association qui propose régulièrement des ateliers sur ces questions auprès d’établissements publics de coopération intercommunale à travers la France.
Bons débuts de thèse, Émile, nous espérons que tu trouveras à l’ISIGE un lieu d’échange pertinent pour discuter régulièrement de tes travaux.
Pour en savoir plus sur Émile : https://lnkd.in/eb7qkyqz
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WELCOME DAY ENVIM WORLD
Welcome to our students !
Monday was the start of the new academic year for the EnvIM 2023-2024, at ISIGE Mines Paris-PSL.

Our students motivated by an international career are ready to follow our 12-month programme. Our future professionals, whether recent graduates or with initial experience, want to learn best practices, new knowledges and acquire new skills for their careers in environmental management in an international context.
EnvIM World consists of a 4-month core curriculum in Paris, built around group projects in quasi-professional situations, and a month dedicated to a project on a topical environmental issue in May.

Indeed, this year, the Post-Master EnvIM World option gathers 18 brilliant students :
☑ Martin BERNARD, Engineer in Materials and Sustainable development, ESIREM – Ecole Supérieure d’Ingénieurs Numérique et Matériaux Dijon, France
☑ François BORDET, Agribusiness Engineer, EI PURPAN, Toulouse National Engineering School, France
☑ Xingci CHEN, Master environnemental studies, University of Pennsylvania, USA
☑ Mateo Delaveau, Energy and Environmental Engineering, INSA Lyon, France
☑ Victoire Dumont, Master of public laws ASAS, Entrepreunariat & marketing digital Toulouse Business School, France
☑ Nour EL KOREK Ingenieur agricole Msc, American university of Beirut, Lebanon
☑ Alexandre Germouty, Master of International Trade Law, UEL & Pantheon ASSAS, France
☑ Dylan GORDON, Master of Science in applied geosciences, University of Pennsylvania, USA
☑ Ekin Kececioglu Aytemiz, MSc, PMP®- Master of science in biology, METU, Ankara, Türkiye
☑ Lucie Lambreth – Master of engineering option mathematics and risk engineering, École Centrale de Lyon, France
☑ Tanguy Larcher – Cybersescurity Engineer, INSA Bourges, France
☑ Zhao Liu – Master of environmental studies, University of Pennsylvania, USA
☑ Elie MATAR, Bachelor of engineering in civil engineering. Notre Dame University, Lebanon
☑ Clémentine Pelissier – Engineer in Biology, INSA Toulouse, France
☑ Alexandre SCHAMBERGER – Engineer, Industrial Sciences and Technology, specialization in Energy and Environmental engineering, INSA Lyon – Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, France
☑ Eva Tavares – Master in International Affairs and Sustainable Development, Paris Dauphine University, France
☑ Haocheng Yang – Master of environmental studies, University of Pennsylvania, USA
China, Lebanon, Turkey, USA and France – meet the students of our international class.
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Rentrée pour la promo 2023-24 du MS EEDD parcours IGE
C’est la rentrée des classes
Lundi 25 septembre se déroulait la rentrée pour les étudiants du MS EEDD parcours IGE sur le campus de Fontainebleau.
Au programme de cette journée ?
– Présentation des objectifs, du programme et des temps forts du Mastère Spécialisé
– Visite du campus bellifontain avec Xavier Caillard, délégué du site
– Présentation de l’École des Mines par Frédéric FONTANE, directeur de l’enseignement de Mines Paris-PSL
– Visite de la plateforme d’essai en forage et abattage des roches du laboratoire de Géosciences de Fontainebleau

Sur le terrain…
Mardi, sortie en forêt de Fontainebleau, sur le terrain des platières de Franchard en compagnie de Médard Thiry, professeur à l’École des Mines Paris et Marie Nieves Liron, ingénieure écologue et botaniste, le temps d’initier les étudiants à la géologie du massif de Fontainebleau et ses enjeux de biodiversité.
Landes, mares et tourbières, chaos rocheux sculptés en bestiaire, dunes éoliennes, pelouses arides, futaies sombres, bois clairs thermophiles et sévères pinèdes, la mosaïque des paysages de Fontainebleau surprend par sa diversité. C’est de la juxtaposition d’habitats si différents hérités des actions éoliennes périglaciaires que se tisse son exceptionnelle biodiversité.
Finalement, c’est une journée qui a permis aux étudiants de mieux appréhender les interactions fonctionnelles entre le minéral, l’eau et le vivant et d’avoir un aperçu des problématiques de la gestion de la biodiversité.
Aujourd’hui, après une présentation par Pascale Nalon, responsable de la Bibliothèque du site, des ressources mises à disposition des étudiants, la semaine bellifontaine du MS s’est achevée avec un cours sur le questionnement éthique. Si les sciences permettent de se positionner sur des problématiques éthiques en les éclairant, elles posent elles-mêmes des problèmes moraux. Ces questions essentielles dans le contexte actuel d’urgences environnementales, ont été présentées aux étudiants et mises en débat par Sylvain LAVELLE, directeur du Centre Éthique de l’Icam – Institut Catholique d’Arts et Métiers et chercheur associé à l’EHESS – École des hautes études en sciences sociales.
Enfin, nous remercions les intervenants qui ont su partager avec clarté leur vision de la biodiversité et le rapport entre nature et culture.
Bienvenue à nos étudiants, nous vous souhaitons une année de formation riche en réflexions et projets.